Je suis vite récompensé de mes émotions par le superbe paysage offert de ce coté de la montagne.
Une phrase est écrite en blanc sur le chemin très peu après le col: "Bienvenuti in Italia" ! Quel plaisir de voir cela, on se sent bien accueilli ! (Il n'y a rien écrit côté Français :D)
La première chose que je remarque est la qualité des chemins et le travail effectué pour les construire: en effet ceux-ci sont tous pavés ou fortifiés par des pierres. Ce ne sont pas de simples chemins creusés naturellement par les pas. C'est assez impressionnant d'imaginer tout le travail derrière cela.
La descente se fait entouré de brouillard, et est plutôt agréable malgré une montagne à pic, le chemin est bien tracé.
Enfin, au bout d'un moment, apparaît le Rifugio Willy Jervis...
Il est entouré d'un petit hameau ainsi que d'un enclos de moutons. Des chiens aboient.
Je m'approche avec une légère appréhension car je ne parle pas un mot d'Italien...
En entrant dans le hameau j'aperçois les bergers un peu plus loin. Puis je croise un homme d'une cinquantaine d'années. Nous nous saluons, je ne sais plus en quelle langue. Nous commençons à parler, me semble-t-il dans un mélange de français et anglais... Ce monsieur, Eliseo de son prénom, est un Italien originaire de Messina, en Sicile. Il parle un peu de français et plus couramment l'anglais. Nous échangeons donc, majoritairement en anglais, sur mon voyage et diverses choses. Cela me fait très plaisir d'avoir ce premier échange avec un Italien.
Ensuite je rentre dans le grand refuge Willy Jervis, où j'achète quelques fruits, prend une douche, et après un peu d'hésitation décide de dormir également dans un vrai lit...
Le lendemain est une journée de repos car le brouillard ne décolle pas de la journée dans la vallée.
J'en profite pour communiquer un petit peu avec ma famille grâce au Wifi et apprendre mes premiers mots d'Italien grâce à l'application Google Translate sur mon smartphone...
Toute la journée est bercée par du piano car un vrai piano à... est installé dans le refuge et une école de piano est présente avec sa dizaine d'élèves qui jouent à tour de rôle...
Le soir je décide de planter la tente non loin du refuge. Comme le montre la photo avec la lune et selon la météo, la nuit s'annonce calme et découverte. Environ 30 secondes après la prise de cette photo, et juste après avoir monté ma tente, la pluie commence à tomber. Peu importe, je me couche. Là le temps deviens vraiment mauvais, forte pluie, et surtout grand vent... Je me dis que cela va passer. La pluie cesse effectivement au bout d'une heure, en revanche le vent, au contraire, forci. Le vent venant perpendiculairement à ma tente (d'habitude je prévois l'installation de la tente la pointe au vent afin de réduire la résistance...), celle-ci se plie complètement sur moi lors des rafales ! J'ai un peu peur pour la résistance des arceaux (finalement il n'y aura pas de casse.) Au bout de 4h à ce régime c'est à dire à environ 3-4h du matin, ne pouvant pas dormir, je décide de rentrer me réfugier dans le refuge (c'est à ça que ça sert après tout...).
Je rentre donc en pleine nuit dans le bâtiment. Le hall d'entrée est ouvert ainsi que l'accès aux chambres, en revanche l'accès à la salle à manger et à la cuisine est fermé, or c'est là que se trouvent les clés des chambres...
Ne voulant pas me résigner à dormir dans le hall, je cherche une autre solution. Finalement un passage par la cave permet de remonter dans la cuisine puis la salle à manger où je peux récupérer une clé... Je monte donc dans une chambre et y dors.
Le lendemain je pars du refuge dans l'après-midi. Le gérant ne me facture que la moitié de mes nuits et consommations, pour une raison inconnue, mais c'est fort sympathique !!
Je me met ensuite en route pour le Rifugio Barbara Lowrie, de l'autre côté de la montagne.